[BD] New York Trilogie tome 1 : La ville de Will Eisner

Auteur : Will Eisner
Genre : Bande-dessinée, Contemporaine
Edition : Delcourt
Parution : 5 mars 2008
Pages : 141
Prix : 14,95€


Résumé: Muets ou diserts, instantanés ou développés en plusieurs planches, les portraits que dresse Will Eisner dans New York Trilogie révèlent toute la finesse et l'intelligence de ce grand maître de la bande dessinée contemporaine.
Un trésor accumulé, année après année, sous une grille d'égout, la faune exubérante campée sur les perrons d'immeubles populaires, les jeux turbulents des gamins des rues, la vie souterraine du métro, ou encore les lampadaires, bouches d'incendies et boîtes aux lettres qui veillent le long des rues, telles des sentinelles imaginaires ... Tous ces éléments du décor deviennent à leur tour personnages.
Dans ce premier tome, Will Eisner pose sur la ville qui l'a vu naître un regard sensible et malicieux. Enseignant à l'Ecole des Arts Visuels de New York lorsqu'il réalise cette trilogie, Eisner nous permet de profiter d'une belle leçon d'observation et de saisir au passage que la " Grosse Pomme " recèle de plus attachant.


Mon avis : Cet avis sera un peu particulier puisqu'il s'agit ici d'une BD, donc je vais le rédiger en plusieurs parties ^^ En espérant que cet article ne sera pas trop long. 
Le trésor de l'avenue C : J'ai trouvé ces planches géniales ! En fait, ici nous avons des personnages, qui ont un vécu différent donc, et qui perdent chacun leur tour quelque chose. Puis, des enfants vont tout récupérer pour au final tout perdre de nouveau. De mon point de vue de lectrice, j'ai bien ressenti le fait que chaque objet a son propre vécu d'une certaine manière et lorsqu'on retrouve toutes ces choses on peut les qualifier comme étant des trésors. 
Ce que j'ai trouvé drôle aussi, ce sont les situations, la mise en scène de celles-ci. On voit bien que l'auteur a de l'humour.
Perrons : Ce que j'ai bien aimé dans celle-ci, c'est le côté rencontre et/ou solitude des personnages dans certaines circonstances ... Oui, ce n'est pas clair, laissez moi vous donner un exemple haha.
Prenons L'heure du dîner, plusieurs hommes se font appeler pour passer à table et seul un de ces messieurs reste seul et mange dehors. Et dans une autre encore, un personnage rentre chez lui puis fait la connaissance d'une demoiselle sur le perron. 
En bref, des situations assez touchantes je trouve.
Métros : Celle-ci est d'un réalisme surprenant ! 
Vraiment, on retrouve exactement ce qui se passe en temps normal dans le métro c'est dément ! Et avec un plus, nous voyons ce qui se passe dans la tête des gens haha
D'ailleurs en parlant de cela, je me suis totalement retrouvée dans Une liaison dans la ligne locale et je me suis marrée comme une bossue. C'est tellement réaliste et en même temps si absurde ... Enfin bref, un régal !
Détritus et Déchets : Celles-ci également sont d'un réalisme étonnant. Nous avons ici aussi la différence des classes et je me demande si il n'y a pas des sujets de fond là-dedans. 
Enfin, je ne suis pas experte en BD ni en analyse d'images, mais bon, il m'a semblé que la misère et la lutte des classes faisaient partis des sujets que l'auteur avait voulu mettre en valeur ... Mais passons, je fais peut-être fausse route !
Musique de rue : J'ai trouvé que toutes les planches étaient vraiment hilarantes sauf une, Opéra. Elle est super triste. Déjà que je ne m'attendais pas du tout à avoir un passage triste sous les yeux mais alors quand je l'ai lu, j'ai eu un pincement au coeur. 
Comme quoi la musique n'est pas forcément synonyme de belle chose.
Sentinelles : Alors ici, j'ai parfaitement retrouvé ce qui a été dit dans le résumé. A savoir : Tous ces éléments du décor deviennent à leur tour personnages. Je n'aurais pas trouvé meilleure phrase pour donner mon avis sur ces planches. 
Ce sont pourtant des éléments anodins, sans grande importance et pourtant, l'auteur va leur donner une vie de part son sens de l'observation. On imagine alors qu'un lampadaire aussi peut voir des choses, vivre avec les gens d'une certaine manière.
J'ai adoré me retrouvé du côté du décor, cela change !
Fenêtres : Comme toujours j'ai été frappée par le réalisme des planches. Mais je n'ai pas relevé que cela vous vous doutez bien !
Dans Observateur et Petit sermon j'ai pu noté la présence de l'indifférence. C'était très prenant et touchant à la fois. On la retrouve aussi dans Prisons mais là il est question encore de différence de classe. D'ailleurs on peut imaginer que chacun est dans sa prison, l'un est emprisonné dans la misère, l'autre dans une prison dorée.
J'ai pu aussi noter la présence de la détresse, des moments assez forts, très bien représentés par l'auteur. 
Murs : J'ai ressentis, en lisant ces planches, un manque cruel de liberté. Comme si nous, citadins, étions vraiment confinés entre tous ces murs et Evasion n'a fait que confirmer cette idée. Finalement, la ville est une sorte de prison et nous avons besoin d'évasion, de liberté et d'espace. J'ai aussi ressentis une certaine oppression.
En bref, ces planches nous montre à la fois la prison qu'est la ville, notre évolution ( le fait de bâtir des immeubles à tour de bras etc ), le confinement entre ces murs.
Le bloc : Pour cette dernière nous avons, la nostalgie des quartiers où les personnages ont grandi, mais aussi la difficulté qu'un citadin a de vivre à la campagne et donc revient en ville car il s'y sent mieux. Mais ce n'est pas tout, nous avons aussi les problèmes de rues, encore une fois, les différentes classes sociales, le renouvellement des quartiers et j'en passe. 
Encore une fois l'auteur a su montrer à quel point il était observateur !
Conclusion : Grâce à Choco, j'ai fais une super découverte ! A la base, je ne suis pas vraiment bande-dessinée, mais là je suis tombée sous le charme et il me tarde de lire le tome 2 !
En effet, l'auteur fait preuve d'un réalisme fou. A travers ses dessins ( qui, soit dit en passant, sont supers ! ), Will Eisner nous montre les joies, les peines mais aussi les drames de la vie de tous les jours. Ce n'est pas seulement de l'humour, il y a aussi du fond là-dedans et c'est cela que j'ai grandement apprécié.
J'ai pu aussi noter, qu'à chaque début de partie il y avait une phrase d'introduction, pas vraiment poétique, mais assez bien tournée je dois dire. Elles apportent encore plus de charme à la bande-dessinée je trouve.
Oh et j'allais oublier de dire que les dessins, en plus d'être supers, étaient très sympas, vivants et très représentatifs de la ville. On s'y croirait vraiment ! Et on peut remarquer aussi que l'auteur n'a pas loupé une miette de ce qui se passe en ville. Il était vraiment doté d'un sacré sens de l'observation.
Enfin bref, pour conclure, je vous conseille à tous cette BD car elle est vraiment géniale !

Note : 9/10

Romantiquement vôtre, Kellin.